Que peuvent les êtres humains face aux désordres économiques mondiaux ?

, par  Marie-Odile NOVELLI , popularité : 0%

Commencer par s’affranchir des idéologies ultralibérales conservatrices (gouvernants Européens sociaux démocrates en tête !). L’Euro n’étant qu’un moyen, un outil au service de visions économiques et sociales idéologiques.

Il y a trois sujets tabou qui doivent cesser de l’être si nous voulons cesser de vouloir subir le systéme économique mondial crée par les humains : d’abord la réduction du temps de travail, tabou parmi les tabous, ensuite la maîtrise de la finance dont les tentatives récentes de régulation sont mises à mal par les politiques conservatrices ultralibérales. Etant entendu - 3eme point- que toute tentative d’améliorer la justice sociale nécessite évidemment des formes de redistribution donc une réforme fiscale -promise et non réalisée en France-. (On assiste au contraire à une aggravation de l’inefficacité et de l’injustice fiscale dans le monde - cf "La crise fiscale qui vient" de la fiscaliste Canadienne Brigitte Alepin)

Travailler moins pour travailler tous : cet objectif est- il si désuet, et cette proposition si illogique, que les conservateurs qui mettent en haut de leur échelle de valeur leur profit personnel [s’enrichir rendrait plus heureux ( sérieusement ?)]- auraient réussi à convaincre la planète entière ? A faire croire que l’amélioration des conditions de vie d’un grand nombre de personnes passerait par l’enrichissement dément de quelques uns ? Et par une répartition du travail bien comprise entre cadres et techniciens surmenés d’un côté et chômeurs de l’autre, sous l’oeil vigilant des actionnaires ?
Un peu de calme et de logique : comme le dit jean François Noblet, Conseiller environnement [http://ecologienoblet.fr/]
« Est-ce que la quantité de travail disponible pourrait satisfaire les demandes d’emplois ? Naïvement je serais plutôt enclin à considérer que la quantité globale de travail possible, donc d’emplois, sur la planète diminue. En effet notre technologie supprime tous les jours des emplois : on remplace les emplois de guichetiers, de caissières, d’imprimeurs, de secrétaires par l’informatique. Les machines font le travail des ouvriers et des agriculteurs et internet supprime les intermédiaires. Chacun peut dorénavant exercer plusieurs métiers en plus du sien : loueur de sa voiture, de sa maison, de sa piscine ou vendeur de vieux bouquins ou de costumes d’occasion. Rappelons nous…Quant on voulait envoyer un bulletin associatif à des adhérents en 1980 il fallait trouver une secrétaire, un imprimeur, des volontaires pour faire les enveloppes, une postière et un facteur. Aujourd’hui j’envoie bulletin avec photos en 2 clics sur mon ordinateur. ..Il est peu probable que le nombre d’ingénieurs informatiques ou de vendeurs et réparateurs (S’ils existent !) d’ordinateurs compensent le nombre d’emplois détruits dans mon dernier exemple. »
L’émission sur les géants du net rediffusée ce soir sur canal + (spécial investigation) confirme l’intuition de J.françois : l’économie numérique crée très peu d’emplois, mais en 3 ans les SDF ont proliféré dans la Silicone Vallée, 20 % de la population vit avec moins de 1 dollar /jour, beaucoup de gens sont expulsés car l’immobilier a flambé...Par contre, ces grosses entreprises ne paient pratiquement pas d’impôts locaux (Twitter, Facebook, gogle...) et privatisent les ex services publics. Dire que l’écart entre riches et pauvres s’accroit est un euphémisme ! Echapper à l’impôt, un sujet majeur pour les riches entreprises et les riches ménages...

La polémique sur les 35 heures (nous souhaitions 32 h) , RTT imparfaitement mise en place, ne doit pas cacher - c’est mon avis- les éléments positifs de la réduction du temps de travail malgré ses limites
([ex http://www.alternatives-economiques.fr/le--bon--bilan-des-35-heures_fr_art_1137_58027.html]

Menaces sur la régulation financière
Un effort de régulation a été amorcé après la crise financière de 2008, effort aujourd’hui menacé. L’article de Christian Chavagneux (Alternative économiques) en précise les contours, lui qui estime néanmoins que tout n’est pas encore perdu.
Le ministre des finances britanniques a mis à la porte cet été Martin Wheathley, le régulateur en chef du 1er centre financier.
Aux états unis, après 5 ans de la loi Dodd Frank de régulation financière, et la mise en place de lourdes pénalités financières pour les tricheurs, les politiques de tous poils seraient de train de freiner des deux pieds face aux pressions du lobby bancaire.
Du côté Européen, c’est peut-être pire : le nouveau commissaire (Jonathan Hill qui a remplace Michel Barnier) a entéré le rapport de ce dernier préconisant de placer les activités les plus dangereuses des banques dans des filiales à part ; précisant qu’il serait moins exigeant -plus prudent) en ce qui concerne l’obligation pour les manques de détenir plus de capital. Seuls points positifs : un retour en arrière prendrait du temps, et du côté américain, Hillary Clinton s’engage à freiner les prises de risques excessives des banques.

La domination de l’ideologie austéritaire du côté de l’ Europe met à mal l’euro.
En imposant un nouvel ajustement budgétaire socialement récessif, qui frappe particulièrement la Grèce, l’Union Européenne semble choisir « un type particulier de conservatisme neolibéral »(Shahin Vallée) « Cette approche menace de distendre L‘ Europe jusqu’au point de rupture » précise Joska Fischer ; car les peuples n’en voit plus le sens. Il s’agit d’un problème politique, mais qui se focalise à tort sur un instrument : l’euro.
Difficile selon les spécialistes de faire un bilan honnête de l’ Euro, de ce qu’il se serait passé sans l’euro ...Mais cependant on peut noter que les raisons qui ont présidé à sa création restent valables aujourd’hui : avoir son mot à dire face aux géants mondiaux, peser ensemble, ne pas rajouter au dumping social et fiscal le dumping monétaire. Avec le retour au franc, les taux d’intérêt seraient nettement plus élevés (etc)…

Pour Christian Chavagneux (Alternatives Economiques de ce jour) un certain nombre de graves défauts de l’ Euro ont été corrigés ( avec le MES = mécanisme de stabilité, avec le Quantitative Easing = injection de capitaux via rachats de crédits douteux tenus par les acteurs financiers).
Mais l’orientation actuelle demeure structurellement récessive.
La France si elle avait une parole forte, pourrait changer la donne .

Ce sont les journalistes économiques qui enjoignent les hommes d’Etat à faire de la Politique !

Finalement, ce qui est le plus difficile aujourd’hui, ce n’est pas que les élus au plus haut niveau soient en partie impuissants : ce qui est le plus décevant, c’est qu’ils refusent de faire de la politique tout court !

MON-