Logement : densifier ? Un Urbanisme Ecologique
NE PAS AVOIR PEUR DU LOGEMENT SOCIAL Ni DE l’URBANISME "DENSIFIE"
Cadre de vie, espaces verts, logements. Peut-on concilier l’inconciable ? Se loger et construire sans pour autant faire disparaître les zones agricoles ou naturelles, en régression chaque année ?
Il est de notre devoir
1. De ne plus gaspiller l’espace,
2. De nous montrer plus prévoyants, moins égoïstes
3. Mais surtout,de lutter contre les idées recues
Nous vivons en Rhône Alpes une crise sans précédent : 300 000 mal logés, un déficit de 50 000 logements sociaux (ou accessibles).
La crise est telle que seuls les plus aisés peuvent se loger dans la région lyonnaise, grenobloise ou de la haute Savoie, aujourd’hui. Nos enfants, nos frères, en sont exclus. Les logements sociaux auxquels plus de 70% de la population peut prétendre aujourd’hui, sont trop rares.
Que faire ?
D’abord, s’informer. Sortir des idées recues.
En réalité, même si ça n’est pas simple, des solutions peuvent être trouvées.
I.l’HABITAT SOCIAL N’EST PAS "DENSE". LES QUARTIERS d’HABITAT SOCIAL SONT SOUVENT MOINS DENSES QUE LES COEURS DES VILLES : PAR EX, LA VILLENEUVE DE GRENOBLE EST MOINS DENSE QUE LE CENTRE VILLE DE GRENOBLE.
Je sais que cette affirmation surprend. Patience ! Lisez d’abord ce qui suit...Après, vous pourrez, si vous le souhaitez, vous insurger.
EXPLICATION ILLUSTREE.
On imagine encore que le logement collectif, particulièrement le logement social, ce sont des tours et des barres, à l’image de ce qui a été fait dans les années 60-70.
Ce n’est plus vrai, plus personne ne contruit ainsi aujourd’hui. Mais de toutes façons, le plus souvent, ces tours et ces barres étaient moins "denses" que les centres villes. Véridique ! Pourquoi ?
Parce que la densité, ça n’est pas que le bâti, c’est l’espace occupé au sol par une construction, multiplié par la hauteur, et rapportée à la parcelle.
(Ne pas oublier la parcelle : autrement dit, des tours ou des barres construites dans un champ, comme on l’ a souvent fait en France, ca n’est pas la même chose que des tour à New York par exemple.)
Ainsi, on peut avoir une densite élevée avec des maisons à un seul étage ( "R+1"), comme le montre la diapositive 2, avec des maisons "en bande" dans un coeur de village.
Mais doucement...Reprenons.
Commençons la démonstration :
La villa individuelle de la diapositive 1 -imméditatement dessous- est peu dense (0,28).
Par contre, regardez bien, les villas de la 2ème diapo.ci dessus sont denses ! (1,25).
Ce sont des "maisons en bande" comme on les trouve dans nos villages, mais aussi dans des quartiers de Londres, etc...
La tour de la diapo 3 (ci dessous) elle, est peu dense ... (0,8).
Vous voyez ?
(Mais attention,la barre qui suit la tour, elle est dense... Je n’ ai pas pu séparer les photos)
Evidemment toutes les barres ou tours n’ont pas une densité faible. Je n’ ai jamais prétendu cela.
Ainsi la diapo 4 montre une construction dense (1,8) :
Qu’importe, vous n’aimeriez pas y habiter ? OK ! Mais si vous n’aimez pas les tours, ca n’est pas une question de densité. C’est une question de forme urbaine.
. Ne pas confondre
. Moi, je ne vous parle que de l’occupation de l’espace. Et vous voyez que pour ne pas gaspiller l’espace, nous avons le choix. On peut faire du collectif qui ressemble à des maisons, des immeubles plus ou moins élévés... Après, il y a un équilibre à trouver entre les constructions et les espaces Verts à garder, pour lutter contre les inondations, et pour le bien être des populations... (le PLU de Grenoble par exemple impose un pourcentage de "non construit", de terre, afin de rendre de la perméabilité aux sols et de la nature aux grenoblois).
Mais il y a autre chose dans la question du logement social.
II.LE LOGEMENT SOCIAL FAIT PEUR :
Trop de gens au chômage, trop d’étrangers concentrés....
d’abord, il faut élir des décideurs politiques qui veulent vraiment résoudre cette question de l’emploi , ou à défaut, cette question d’un revenu suffisant, pour que les gens puissent vivre sans ostracisme ; en leur demandant en échange une activité utile pour la societé (indispensable pour l’estime de soi, sans même parler de l’ équité... Nous ne devons d’ailleurs pas croire n’importe quoi, et faire l’effort de lire les chiffres : le RMI ne coûte rien au regard de la protection sociale en France).
Ensuite, 80% des francais ont des revenus qui leur permettent de se loger en logement social. Les riches sont de plus en plus riche, mais les classes moyennes en France sont de plus en plus pauvres...
.
Enfin, si on ne veut pas mettre trop de pauvres, ou de pauvres d’origine étrangère, ensemble, il faut répartir en petites quantité le logement social dans tous les quartiers. Appliquer fermement la loi SRU, et l’améliorer.
On construit la plupart du temps des immeubles de petites taille, moins de 50 logements... Le risque de créer de nouveaux "ghettos", en réalité, est faible. Il n’y a plus assez de place de toutes façons dans les villes aujourd’hui. Après Guerre, aux plus beaux jours, on construisait des "unites" de 8000 logements (vous avez bien lu), pas moins.
Il y a longtemps que c’est fini !
Rassuré ?
Il vaudrait mieux car ce sont nos enfants qui ne peuvent plus se loger aujourd’hui.... A cause de nos égoismes inacceptables.
A cause aussi de nôtre manque de réflexion : le logement aujourd’hui est si cher que les communes ne peuvent plus loger de familles avec des enfants en bas âge : après, les maires, les parents d’écoliers s’inquiètent de ce que les écoles ferment...Mais bien évidemment, puisque les familles ne peuvent plus se loger dans les villes "aisées" !
III.La Densification écologique
Aujourd’hui il est devenu vital au plan écologique de "densifier" (avec les précisions que j’ ai apportées) l’urbanisation pour consommer moins de foncier, cesser de voir disparaitre les exploitations agricoles, ne pas construire dans les zones inondables ou à risques -comme on l’ a fait par exemple à Domène au pied du Domenon- et afin de gaspiller moins d’énergie, de réduire nos émissions de gaz à effet de serre. ....
En 5 ans, le prix du terrain à batir en Rhone-Alpes a augmenté d’environ 50% et le prix des terrains agricoles de 20%. En 30 ans, la population de Rhone Alpes n’ a augmente que de 20% mais la surface urbanisée a cru de 100%.
Nous ne pouvons pas continuer ainsi.
Une politique soucieuse de développement durable ne peut se limiter à enteriner les pratiques existentes : consommer du foncier comme s’il s’agissait d’une ressource infinie, détruire les espaces naturels et agricoles qui disparaissent à une vitesse vertigineuse, accepter les inégalites sociales d’accès au foncier notamment en matière de logement.
La densification ne concerne pas que le logement. Elle concerne aussi l’urbanisme commercial. c’est aujourd’hui en Isère la plus grande source de gaspillage....
Nous avons décidé, sur ma proposition, à la région Rhône Alpes, de majorer de 30% nos aides pour l’acquisition foncière pour les decideurs politiques locaux qui économisent le foncier, préservent des zones naturelles et réflechissent avant d’agir (prévoient le logement et les transports en même temps que l’entreprise etc)...
Vous pouvez en savoir plus en lisant la déliberation que j’ ai proposée en Mai 2005.