03.11.Notre Modèle social démocrate en Panne ...
03.11.Notre Modèle social démocrate est en Panne, comme l’illustrent ces récentes lectures : "FAUT-IL BRULER LE MODELE SOCIAL FRANCAIS de Dominique Méda et Alain Lefebvre, "LE SCANDALE DES DÉLOCALISATIONS", d’ Eric Laurent, le numéro de Mars de COURRIER INTERNATIONAL ( "L’Europe est elle morte ?") et le n° spécial D’ALTERNATIVES INTERNATIONALES hors serie n°8 "l’état de la mondialisation". Bilan !
J’ai lu coup sur coup ces dernières semaines :
Notre Modèle social démocrate est en en Panne.
En attestent mes lectures récentes :
J’ai lu et entendu coup sur coup ces dernières semaines :
Faut- il brûler le modèle social français ?
-Le "scandale des délocalisations",
et Courrier international de Mars 2011 qui demande si l’Europe est morte. Où il est finalement question, à chaque fois, de démocratie. A refonder.
1. Faut- il brûler le modèle social francais,
Ce livre de Dominique Méda ( inspecteur des affaires sociales )" et Alain Lefebvre ( conseiller pour les affaires sociales à l’Ambassade de France à Stockholm) écrit juste avant la "crise" reste d’une actualité brûlante. La double compétence des deux auteurs leur permet de donner un avis éclairé sur les contenus comparés du modèle social nordique et du modèle social français, et comme le précise Alternatives économiques, de proposer des pistes, une feuille de route.(http://www.alternatives-economiques.fr/faut-il-bruler-le-modele-social-francais-par-alain-lefebvre-et-dominique-meda_fr_art_199_23167.html).
2. Le scandale des délocalisations, d’Eric Laurent :
Eric Laurent, journaliste d’investigation atypique*(*il a travaillé au Figaro, avec JL Servan Schreiber et à radio France) dénonce dans ce livre comment l’ Occident,via le chantage aux délocalisation, court à sa perte.
Avec le soutien des politiques de droite et de gauche, et l’argent public, nos entreprises tirent qualifications, salaires et recherche, vers le bas.
Non seulement la Chine ou l’Inde prennent leur revanche, et ne sont plus des zones de sous-traitance mais elles deviennent des rivaux commerciaux que l’ occident sous-estime. Avec des données émanant de ses riches iterviews et contacts, Il raconte notamment ce qu’est un suicide programmé : les entreprise chinoises par ex n’ont pas besoin de racheter les firmes Americaines ou Européennes puisqu’elles acceptent sans bourse délier, de transférer en Chine leur technologie et leur R§D. Des chefs d’entreprise, ce qui ne s’est jamais vu, commencent par tuer l’emploi chez eux pour le transférer dans un pays dont ils apprécient les faibles niveaux de salaires et l’absence de droits sociaux (d’où les liens privilégiés avec les dictatures). Puis devant leurs exigences croissantes, il vont accepter de laisser tuer l’innovation.
Les classes moyennes aujourd’hui sont les grandes perdantes (sur 3 emplois détruits à cause des délocalisations, un seul est crée, à salaire plus faible). Comme la volonté politique sur ce champ est nulle, de plus en plus, les citoyens (américains notamment) des états détruits par la délocalisation industrielles se révoltent.
Chez nous, Marine Lepen a compris cette colère montante.
Si l’Europe décline, agit contre elle même, c’est sans s’en apercevoir.
3. Du reste, Courrier international de Mars 2011 interroge : L’Europe est elle morte ? Rivalité mesquines, manque de vision, non seulement l’ Europe ne fait plus rêver mais elle est devenue inerte face aux défis du 21 ème siècle. N’ayant pas intégré que les enjeux nationaux vision mondiale et n’a plus de perspectives à offrir. Même au plan économique.
Pour revenir au livre de E. Laurent l’Europe semble peiner à admettre que les économies asiatiques sont aptes à nous dépasser. Question de vision. N’acceptant pas "viscéralement", d’un point de vue philosophique, l’égalité ( c’est moi qui le dit), les entreprises et les pays européens sont incapables de penser la place de l’autre : ils sont donc incapables également, de se défendre (c’est aussi moi qui le dit). La question économique est emblématique. L’absence de capacité à changer de logiciel chez nos "élites", est redoutable. Elle pose inéluctablement la question du débat démocratique insuffisant sur tous ces champs, notamment en France.
Ce livre même, du reste innove dans le constat, pas dans les solutions (on pourra dire que ce n’est pas son rôle). Mais la réflexion sur une économie durable, où l’on ait intérêt à produire du non jetable, cher par ex à Dominique GBourg du comité scientifique de Nicolas Hulot (comme la location des photocopieuses qui abolit la tentation de "l’obsolescence programmée") est bien sûr absente de ce livre.
D’où l’importance de "ponts" à construire.
4. Dans le fond, c’est une histoire ancienne : il y a un siècle, et un demi siècle, la question de la décolonisation partageait la gauche. ( écouter la chronique de N.Janneney sur France culture ce samedi 5 mars,) qui recevait l’historien Michel Vinock : Clemenceau Homme de Gauche ?)*
L’émancipation des peuples n’a jamais été un objectif limpide pour les hommes et femmes politiques qui ont représenté la gauche au gouvernement ou même à l’assemblée nationale.
LE POINT COMMUN ? LA DEMOCRATIE sociale, environnementale..A CONSTRUIRE. EN FRANCE.
Qu’est ce que la démocratie ?
A mon sens, le pouvoir des peuples (démocratie) n’existe pas sans la vision sociétale qui la sous-tend. Sinon, on est dans la Démagogie, et il n’y a plus à terme de cohésion sociale*, *qui suppose l’existence de solidarité et le partage de valeurs et de normes.
Ce dernier point est fondamental. La démocratie suppose un consensus largement majoritaire sur ce qui fonde notre cohésion*, sinon, ce consensus est à refonder. ["Liberté , Egalité, Fraternité" : cette devise, qui fonde notre république, reste, lorsque l’on interroge les Français, ce à quoi ils aspirent ; et à quoi ils aimeraient s’identifier encore. Mais ils considèrent qu’elle est de moins en moins appliquée !]
Cette cohésion sociale implique de ne plus accepter le capitalisme mondial libéral et financier : ses motivations et ses objectifs vont à l’encontre nos valeurs. Ce mode économique dominant joue clairement contre la cohésion sociale, et, on commence à le mesurer, il joue aussi contre la démocratie : les délocalisations font bon ménage avec les dictatures et l’absence de droits sociaux (Libye, Chine...). D’où les divergences d’approche entre sociaux démocrates et écologistes (ou gauche écologiste) sur ce plan.
L’Ecologie politique, issue - avec le feminisme et l’écologie comme science- de ce que l’on appelait alors le "tiers mondisme" a fait sienne depuis le début la devise républicaine (liberté Egalité fraternité) à un niveau mondial.
Cette position -qui est la mienne- est finalement à mon sens la seule réaliste possible, à moins que l’on préfère la guerre, ou l’autodestruction.
Elle n’est pas contradictoire avec la diversité économique ou culturelle, avec le respect de la différence. Pas contradictoire par exemple avec la volonté de relocaliser l’économie notamment l’agriculture (une forme d’antidote à la mondialisation libérale), ni contradictoire avec la diversité culturelle (y compris régionale).
Elle n’est pas "dogmatique" : elle fait écho au "tous égaux, tous différents" et fait référence à un universalisme des droits mais pas à une similitude des êtres (individus identiques). L’universalisme -abstrait- peut cohabiter avec le maintien de la loi du plus fort, comme la charité ou l’assistance. C’est par ex. au nom d’un universalisme abstrait, que la loi sur la parité a parfois été condamnée par des femmes de gauche !
Il me semble que c’est dans l’effort pour concilier diversité et égalité, égalité de la valeur humaine et solidarité non deresponsabilisante ni totalitaire- , que l’on peut atteindre ces objectifs a priori contradictoires.
Il s’agit d’une vision de l’être humain et du monde : profondément non colonialiste, qui accepte la diversité. Qui refuse l’élitiste excluant, tout en affirmant un objectif d’émancipation (individuelle et collective), donc de responsabilisation individuelle et collective.
Cela n’a rien de démagogique. Il y a une exigence plutôt élevée, qui fait appel à la responsabilité de l’individu pour construire un intérêt général.
C’est "complexe".
Comme la vie. Comme l’écologie. Si l’on résume, on est bien dans un développement des idéaux républicains "liberté, égalité, fraternité", disons qu’il y manquait un aiguillon, un moyen de concilier la liberté et la fraternité, et un moyen de répondre aux enjeux environnementaux, qui nous incombent car ils sont issus de nos actes sur la planète . Cet aiguillon, c’est l’autonomie, donc l’émancipation, et la responsabilité collective. On pourrait dire que c’est cela, l’apport de l’écologie à cet idéal issu de 1789.
Il s’agit d’une démarche dynamique, voire révolutionnaire (ou évolutionnaire car non violente) qui ne peut ni s’accommoder du conservatisme des élites, ni s’accommoder du refus de la diversité.
Elle est exigeante, met l’accent sur la responsabilité individuelle et surtout collective, sur la co-construction, sur de l’entreprenariat collectif pour l’intérêt général . Beaucoup de nos discussions à gauche(je ne parle même pas de la droite) sont issues de ces incompréhensions là.
MO.N.