Une économie écologique/+ réponses/crise (actu 2008)

, par  Marie-Odile NOVELLI , popularité : 0%

UNE TRANSFORMATION ECOLOGIQUE DE L’ECONOMIE, UNE ECONOMIE SOLIDAIRE


Actualisation 2008 : Crise économique financière et économique : quel regard écologiste ?(cliquer)

Voir aussi de Pierre Larrouturou Pour un nouveau contrat social

Une transformation écologique de l’économie, une économie solidaire (MO Novelli)


"Le plus urgent dans les prochaines années est de remettre l’économie au service des hommes dans le respect de la planète" écrivais-je en introduction d’un de mes tracts pour les legislatives de 2007, appelant à débattre du sujet en réunion publique...
Ceci suppose d’accepter les limites de notre terre, de réduire nos consommations et nos rejets, de produire autrement. 
 Notre système de production engloutit les ressources et produit massivement des déchets : seules 7 % des ressources utilisées par les entreprises se retrouvent dans les produits que nous consommons. Produire autrement, c’est diminuer les ressources énergétiques nécessaires pour fabriquer les biens dont nous avons besoin, c’est sortir de la production du « tout jetable », du « toujours plus » . Une véritable éducation à la consommation est à mettre en place. Produire des objets destinés à durer, c’est être centrés sur la qualité, sur le service rendu plus que sur la propriété de l’objet. C’est par conséquent contribuer à créer de nouveaux emplois de maintenance non délocalisables pour entretenir les produits.
 

. Un développement économique responsable et solidaire 

 Difficulté à trouver un emploi stable suffisamment rémunéré, difficulté à se loger, insuffisance des minima sociaux... Pour de nombreux français, la situation est intenable. 
 Dans le même temps, les aides aux entreprises s’élèvent à 65 milliards d’euros. Nos impots servent aujourd’hui à soutenir un développement économique polluant et irresponsable qui bénficie aux actionnaires de grandes sociétés qui délocalisent (à l’image du projet Alliance à Bernin-Crolles). Nous voulons réorienter les investissements publics vers des activités et des innovations utiles et créateurs d’emplois non délocalisables (énergies renouvelables, etc.) . Nous réserverons les exonérations de cotisations sociales aux entreprises qui jouent le jeu de leur responsabilité sociale et environnementale (en ayant peu recours aux contrats précaires, en faisant en sorte que leurs salariés puissent venir travailler sans voiture, etc.). 

. Une priorité : un revenu minimum « décent » pour tous 

 Quel que soit le statut des personnes (handicapées, chômeurs peu indémnisés ou en formation, précaires, à temps partiel subi, etc.), chacun doit pouvoir vivre dignement de son travail qui peut être complété par une aide financière. Le doublement sur 5 ans des minima proposée par les Verts (et la « commission Hirsch *  ») est financièrement possible : son cout est de 4 à 5 milliards d’euros par an, à rapporter par exemple aux 26 milliards d’euros d’exonérations de cotisations sociales dont ont bénéficié l’an passé les entreprises en France **.( **ou aux -presque- 500 milliards de la protection sociale). 
* : Martin Hirsch, responsable d’Emmaüs France, a piloté un travail sur la question.
 

. Les écologistes proposent une société de pleine activité 

Au lieu de nous focaliser sur la « valeur travail » comme au 19eme siècle, alors que le temps de travail ne représente plus que 10 % du temps de vie, nous proposons d’inventer une société de pleine activité. Par exemple, mieux vaut une cessation progressive d’activité en entreprise, menée en même temps qu’une activité utile (aide aux devoirs des jeunes, tutotat …) qu’une brutale mise à la retraite souvent mal vécue. 

• Temps de travail et création d’emplois 

 La technologie actuelle permet de produire des biens et des services avec de moins en moins de travail, tandis que la productivité augmente plus vite que la consommation. Il est donc assez logique de réduire le temps de travail, à condition que cela soit mené de manière équitable. C’est une tendance lourde Rappelons que les 35 heures, de 1998 à fin 2001, ont permis la création de 350 000 emplois, chiffres officiels de l’INSEE et du ministère de l’emploi. 

• Coût du travail
 

 En France, il n’est pas plus élévé que dans 80 % des pays avec lesquels nous commerçons : compte tenu de la "modération" des salaires depuis les années 80, (rajout Mo) un ouvrier français revient moins cher à son entreprise qu’un ouvrier allemand, belge ou américain (source AFII).
• La durée légale du travail 

 En France, elle est proche de la moyenne européenne malgré les 35 heures 
*. Dans la réalité, les français commencent à travailler plus tard dans la vie et arrêtent de travailler plus tôt. Le chômage des jeunes et des personnes de plus de 55 ans est plus élevé que dans la moyenne européenne. De plus, il y a en France 4 millions de salariés à temps partiel (deux fois plus qu’il y a 20 ans). 
* elle correspond à 1 650 heures de travail par an 

Par conséquent, pour augmenter la durée du travail, mieux vaut s’attaquer au chômage et au temps partiel contraint plutôt qu’aux 35 heures. C’est notre proposition. 

. Nous proposons de nouvelles créations d’emploi 

. Créer 450 000 emplois nouveaux grâce à l’écologie et aux énergies renouvelables 

 La Commission européenne chiffre à 250 000 les emplois qui pourraient être crées en France dans les énergies renouvelables. L’isolation des bâtiments anciens (les plus consommateurs d’energie) créerait 100 000 emplois. 
 L’agriculture biologique est une autre source d’emplois potentiels (au moins 100 000).
 

. Créer 700 000 emplois non délocalisables par le biais de l’économie sociale et solidaire (ESS) et 200 000 emplois d’insertion sur 5 ans 

 Les entreprises d’ économie sociale et solidaire, qui œuvrent dans les domaines tels que le bio ou l’insertion, ont en commun de placer l’humain avant le profit. Elles fonctionnent de manière démocratique, une voix pour chaque individu, ce ne sont pas les riches qui décident. Elles représentent 10 % de l’économie française. 

 Près de 500 000 patrons de PME en France vont partir à la retraite dans les prochaines années. Certaines PME pourraient disparaître faute de repreneur. La reprise d’entreprises sous forme de sociétés coopératives pourrait être une solution à privilégier. Les Verts proposent que l’État favorise la reprise d’entreprises viables par les salariés en investissant autant que ceux-ci (1 euro pour 1 euro) et en rendant les salariés prioritaires pour l’offre d’achat.. .
Favoriser l’écologie industrielle, le développement durable dans l’entreprise et les technologies innovantes compatible
Pour cela, il faut que les entreprises et la recherche française investissent davantage qu’aujourd’hui. Une politique fi scale appropriée, une politique de l’université et de la recherche plus dynamique sont nécessaires.

Marie Odile NOVELLI