Sortie du nucléaire : toujours un combat ...

, par  Marie-Odile NOVELLI , popularité : 0%

Le combat pour la sortie du nucléaire est toujours à mener.
Le nucléaire est mortifère, mais on veut l’oublier : chaque mois apporte pourtant son lot de "révélations". Ainsi, à propos de malformations frappant des enfants Irakiens dans une province du Centre de l’Irak,
médecins et spécialistes accusent l’uranium "appauvri" issu des déchets nucléaires et recyclés dans des armes utilisés par les US. Comme le dit Eva Joly en parlant de Fukushima : prendre la décision de sortir du nucléaire, c’est réduire les risques qu’une pareille tragédie nous frappe un jour. Ce n’est pas une position de principe, mais un impératif et nous pouvons décider ensemble et dès demain d’éloigner définitivement ce péril.


Le combat pour la sortie du nucléaire est toujours à mener

[lire aussiLA GRANDE INTOX DES PRONUCLÉAIRES CONTINUE 17.11.11]

Le nucléaire est mortifère : chaque mois apporte son lot de "révélations". Ainsi, à propos de malformations frappant des enfants Irakiens à Fallujah province du Centre de l’Irak,
médecins et spécialistes accusent l’uranium "appauvri" issu des déchets nucléaires et recyclés dans des armes utilisés par les US.
En effet, nous révèle les journalistes de "complément d’enquête", la guerre a vu l’utilisation par les états majors américains d’uranium appauvri , qui sont des déchets nucléaires recyclés dans les armes), redoutables pour les nouveaux nés.
[Je me rappelle d’ailleurs avoir rédigé des communiqués à l’époque où j’entais porte- parole des verts isère, attirant l’attention sur cette question - avec les quelques informations dont les écologistes pouvaient disposer du côté des scientifique à l’époque].
20% des enfants conçus pendant ou juste après le conflits sont victimes de malformations dramatiques qui entrainent souvent la mort. On croit revivre Tchernobyl ! Alors que l’on ne sait pas "traiter" des déchets , intraitables.
Lors du débat initié dernièrement à Meylan , certains se sont émus dans la salle et ont demandé que les pro-nucléaires s’engagent à devenir "liquidateurs"en cas de problème. On aurait pu ajouter : et à a habiter près des lieux de stockage de déchets car il faut être cohérent...

Ayons le courage de dire non ! Comme le dit Eva Joly en parlant de Fukushima, prendre la décision de sortir du nucléaire, c’est réduire les risques qu’une pareille tragédie nous frappe un jour. Ce n’est pas une position de principe, mais un impératif et nous pouvons décider ensemble et dès demain d’éloigner définitivement ce péril.
Des solutions existent ( lire et voir Negawat )

Voici la Tribune d’Eva Joly, candidate à la présidentielle, dans Libération, édition du 31 octobre 2011.

Dans les semaines qui ont suivi le 11 mars, nous avons tous été ébranlés par la catastrophe de Fukushima, par l’incapacité des Japonais à contenir l’accident et l’inaction des autorités. Depuis, ce nom a cessé de faire la une de l’actualité. Pourtant, ce désastre qui dispute à Tchernobyl le triste privilège d’être la pire catastrophe nucléaire de l’histoire est loin d’être terminé. L’une des principales régions agricoles du Japon est profondément contaminée. En fait, c’est toute la société japonaise qui est victime d’un poison invisible. C’est pour mieux comprendre la situation que j’ai souhaité me rendre sur place [du 19 au 23 octobre, ndlr]. J’en reviens plus convaincue que jamais : le risque nucléaire est inacceptable.
Depuis le 11 mars, la population japonaise s’inquiète chaque jour pour sa santé et surtout pour celle de ses enfants. Les autorités ont rehaussé les normes de contamination acceptables pour les aliments, entraînant une suspicion généralisée : elles sont quinze fois supérieures à celles tolérées en Ukraine après Tchernobyl ! A Tokyo, je suis allée dans un supermarché avec des parents qui m’ont montré le parcours du combattant pour protéger leurs enfants : en l’absence d’informations claires et fiables, ils passent des heures à vérifier l’origine de chaque aliment.
La situation est pire à proximité de la centrale de Fukushima Daichi où je me suis rendue. Les autorités font tout pour minimiser, voire normaliser la situation. Les habitants s’y sentent abandonnés. J’ai rencontré plusieurs associations citoyennes qui essayent de faire la lumière sur la contamination de la région. Grâce à eux, on sait que plus d’un million d’habitants sont exposés à des doses cinq fois supérieures aux normes internationales. Là aussi, les autorités ont rehaussé les normes acceptables – y compris pour les enfants – au niveau de celles jusque-là réservées aux travailleurs du nucléaire ! Mais a-t-on la moindre idée de ce que de telles doses font à l’organisme d’un bébé, d’un enfant en pleine croissance, d’un adolescent ou d’une femme enceinte ?
La contamination est partout, mais reste invisible. Le vrai drame, nous le verrons dans quinze ans, quand il sera trop tard. Certains estiment qu’il faudrait évacuer tous les habitants la région. Mais où iraient ces réfugiés nucléaires et pour faire quoi ? Une fois la catastrophe intervenue, il n’y a plus que de mauvaises réponses. Le piège du nucléaire s’est refermé sur les habitants de Fukushima : ils n’ont nulle part ou aller et ne savent que trop ce que rester signifie. Je n’oublierai jamais le regard de ces mères qui ont envoyé leurs enfants au loin pour les protéger ou la détresse de celles qui n’ont pu le faire.
Nous le savons, les autorités japonaises ont tardé à diffuser des informations essentielles. Elles rechignent encore à étiqueter clairement les aliments. Elles refusent le principe d’un droit à s’éloigner des zones irradiées, synonyme d’indemnisation. Mais les principales responsabilités se situent en amont. Car j’ai compris une chose au cours de ce voyage : de Three Miles Island à Tchernobyl et Fukushima, peu importe la nature du régime, le niveau technologique, le caractère public ou privé de l’industrie atomique : l’opacité et les mensonges sont la règle. Au Japon comme en France, le lancement du programme électronucléaire a eu lieu en dehors de tout débat démocratique. Au Japon comme en France, le nucléaire est devenu une quasi-religion dont les grands prêtres sont les technocrates du « village nucléaire ». Au Japon comme en France, personne ne pensait qu’un accident comparable à celui qui a eu lieu dans une Union Soviétique à bout de souffle pouvait se produire.
Prendre la décision de sortir du nucléaire, c’est réduire les risques qu’une pareille tragédie nous frappe un jour. Ce n’est pas une position de principe, mais un impératif et nous pouvons décider ensemble et dès demain d’éloigner définitivement ce péril. Nous pouvons le faire non pas dans l’urgence comme les Japonais, qui ont dû arrêter 43 de leurs 54 centrales en quelques semaines, mais dans la concertation. Nous pouvons le faire non pas dans le chaos énergétique, mais en prenant le temps de réduire la consommation d’énergie et de développer les filières des énergies renouvelables.
J’invite les autres candidats à la présidentielle à faire le voyage de Fukushima, je suis prête à les accompagner pour leur présenter celles et ceux qui sont devenus les cobayes de l’abomination nucléaire. Après Fukushima, plus personne ne peut défendre avec légèreté la poursuite du risque nucléaire, où que ce soit dans le monde.