projet formation emploi de la région (presse/ P Merieu)

, par  Marie-Odile NOVELLI , popularité : 0%

Le conseil régional Rhône-Alpes lance le « Projet formation emploi » dans le cadre du mandatement avec octroi de droits spéciaux

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« Sas d’entrée, pré-certification et certification » : telles sont les étapes du PFE (Projet formation emploi), le nouveau dispositif régional présenté aux acteurs de la formation par Philippe Meirieu (Europe écologie - Les Verts), vice-président en charge de la formation tout au long de la vie du conseil régional Rhône-Alpes, lundi 4 juillet 2011 à Lyon (AEF n"139649 ). Le PFE est un parcours de formation certifiant de huit mois, qui s’adresse aux demandeurs d’emploi, non indemnisés en priorité, sans qualification, « ayant échappé aux autres dispositifs », et pouvant bénéficier d’un « accompagnement pédagogique et social renforcé ». Il répond dans chaque département aux besoins de huit secteurs d’activité « jugés stratégiques », dans le cadre d’un recrutement régional (1). L’expérimentation concerne 470 personnes sur quatre ans, de septembre 2011 à août 2015, pour un financement public de 17 000 euros par parcours.
« Ce projet, qui s’inscrit dans l’esprit voulu par le SPRF (service public régional de formation), doit servir de modèle pour accompagner les plus éloignés de l’emploi », estime Philippe Meirieu. « Le PFE est financé par la procédure du mandatement (2) et mis en œuvre par groupements d’organismes de formation (3). Cette procédure doit inciter ces derniers à mutualiser leurs ressources. Il s’agit de structurer au niveau régional les organismes, qui doivent être en capacité de proposer des offres collectives. Progressivement, l’ensemble de l’offre de formation de la région pourrait répondre à cette philosophie. Nous devons inciter au regroupement. Cela fait moins d’offres à examiner et cela réduit la compétition entre les organismes », assure Philippe Meirieu.

UN PARCOURS « INTÉGRÉ ET PROGRESSIF »
Le PFE a été créé afin « d’introduire la notion de parcours au sein de l’offre régionale de
formation », précise la région. « Celle-ci ne favorise pas toujours l’articulation des actions de formation », d’autant plus que la durée des formations « n’est pas toujours adaptée au rythme d’apprentissage » de ces publics prioritaires. Or, la réalisation de parcours de formation certifiants de longue durée « est un facteur majeur de l’accès à l’emploi durable ». Il s’agit d’un parcours « unique, intégré et progressif, avec une seule prescription, enchaînant un sas d’entrée, une séquence de pré-certification et une séquence de préparation selon le cas d’un diplôme, d’un titre où d’une certification ». Le tout assuré par un groupement d’organismes de formation (3).
« Le PFE est une synthèse de l’offre régionale, des savoirs de base à la certification professionnelle, dans le cadre d’un parcours individualisé de formation », ajoute Philippe Meirieu. « Il s’agit d’un cursus de formation défini non pas par le dispositif mais par la finalité (l’acquisition de compétences et de savoir-faire) et motivé par le métier. L’objectif est d’introduire l’idée d’un portefeuille de compétences attestant les compétences acquises lors du parcours, qu’il y ait certification validée ou non. »

UN PARCOURS EN TROIS ÉTAPES
STATUT. Le public qui intègre le PFE bénéficie du statut de stagiaire de la formation professionnelle, comprenant une protection sociale, non rémunérée pendant la période de sas et rémunérée pendant le reste du parcours.

SAS.
D’une durée de 35 heures, le sas d’entrée, obligatoire, doit permettre de sélectionner « les publics en capacité d’entrée sur le parcours, en lien avec les prescripteurs et sur la base de critères objectifs ». Il s’agit de « confirmer l’engagement du stagiaire et de vérifier ses aptitudes minimales », et enfin de « contractualiser le parcours avec les stagiaires retenus ». Les prescripteurs sont les missions locales, Pôle emploi, le réseau Cap emploi, le CIDFF, et l’Adorn (Agence de l’outre-mer pour la mobilité).

PRÉ-CERTIFICATION.
Cette étape a pour objectif de positionner le public sélectionné au niveau requis pour pouvoir suivre la certification. D’une durée comprise entre 450 et 600 heures, en centre ou en entreprise, elle donne lieu à une attestation de compétences délivrée par un jury professionnel.
CERTIFICATION. L’obtention de la certification doit permettre au stagiaire d’être employable dans le secteur professionnel choisi. La durée totale de la certification est fonction du référentiel. La période inclut une partie en centre et une partie en entreprise. À défaut d’une certification, elle donne lieu à une attestation de compétences en cas d’échec.

MESURES D’ACCOMPAGNEMENT Afin « d’éviter les abandons » et « d’accompagner la construction du projet de formation et du projet professionnel », le dispositif prévoit au cours de chaque étape du parcours, trois rendez-vous pédagogiques minimum avec un réfèrent. Ces rendez-vous visent à aborder notamment « les difficultés d’apprentissage » (réminiscence scolaire, rapport apprenant/formateur, rapport aux autres, etc.) et « d’organisation » (insuffisance d’autonomie, stress et manque de confiance en soi, etc.). En outre, une série de rendez-vous sont également prévus avec un réfèrent dans le but « d’accompagner le stagiaire dans le développement de son autonomie », en abordant les questions de rémunération, de mobilité, de logement, etc.
Par ailleurs, le PFE prévoit d’intégrer dans le segment pré-certification, une dimension « citoyenne et culturelle » à travers des modules d’instruction civique, la participation à des actions de solidarité, à des manifestations locales, des rencontres avec des musiciens, des écrivains, etc., ou encore des visites de musées, la découverte de parcs naturels... Enfin, un module entend sensibiliser les stagiaires « au développement durable et aux pratiques éco responsables », et ce « en référence aux évolutions des secteurs professionnels ».

OBLIGATIONS DE SERVICE PUBLIC
Le projet formation emploi répond à des obligations de service public. Il prévoit notamment « un hébergement sur place ou proche du lieu de formation », une « restauration collective sur place », « un centre de ressources avec accès internet », des cessions (deux par an) qui tiennent compte « des calendriers de passage des certifications ». Les stagiaires auront également la possibilité de suspendre leur parcours (par un contrat de travail ou en cas de force majeure).
En cas d’échec à la certification, un suivi est organisé afin de lui proposer des mesures adaptées : intégration dans un nouveau groupe ou mobilisation d’autres dispositifs (CIF-CDD, contrat de professionnalisation,JDIF,Cared, etc.). Enfin, chaque stagiaire bénéficie d’un « contrat pédagogique personnalisé et son parcours tient compte de ses acquis, de ses expériences » (dispense de certains modules selon les acquis, construction de grilles de suivi des compétences, etc.).
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Date : 08/07/2011-Julius Suzat Lyon, Ligne directe : 06 23 12 70 87
Pays : FRANCE
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(1) Lessecteurs retenussont : santéet services auxpersonnes (Ain),aménagementruralet paysager (Ardèche),agroalimentaire (Drôme),électronique (Isère),éco constructionet énergie renouvelable(Loire), maintenanceindustrielleetéquipements standard(Rhône),bâtimentet travauxpublics(Savoie),tourisme et hôtellerie-restauration(Haute-Savoie).
(2) Le « mandatementavec octroi de droits spéciaux » confie « à plusieurs opérateurs la mise en œuvre de missions d’intérêts général auxquelles la région associe des obligations de services public », dont elle « compense financièrement les coûts ». Cette procédure entend respecter les principes de « liberté d’accès à la commande publique, l’égalité de traitementdes candidats et de transparence des procédures ».
(3) Les opérateurs ont été recensés au moyen d’unappel à manifestationd’intérêt et sélectionné par un jury. La liste a été retenue le 30 juin 201 1 en commission permanente du conseil régional. L’Afpa est le mandataire dans quatre départements sur huit et est présente dans cinq groupements.À titre d’exemple, l’Association nationale de formation des adultes s’est associée dans la Drôme, en charge du parcours métiers de l’agroalimentaire,avec I"Ifra (Institutde Formation Rhône-Alpes,spécialisé dans l’accompagnementdes publics les plus fragilisés), le Greta et le CFPPA (centre de formation professionnelleetde promotionagricole).
Contact : Conseil régional de Rhône-Alpes, Anne-Lise Poitoux, Cabinet du président - attachée de presse, 04 72 59 54 87, 06 79 51 01 59, apoitoux chez rhonealpes.fr
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