20 Janvier 2009 : Communiqué nano 2012/Crolles2bis

, par  Marie-Odile NOVELLI , popularité : 0%

Communiqué sur le
Projet Nano 2012 :
Où va l’argent public ? Quel développement pour le bassin grenoblois/voir aussi les decisions defendues pour ST Microelectronics

Communiqué du 20 janvier 2009

Projet Nano 2012 :
où va l’argent public ?
Quel développement pour le bassin grenoblois ?

voir aussi les decisions defendues pour ST Microelectronics
cliquer

Les collectivités locales sont amenées très prochainement [3] à se positionner quant à un nouveau [4]soutien à la filière microélectronique sur Crolles. En cette période de remise en cause du modèle de développement capitaliste et libéral, l’hyperspécialisation depuis 2000 du bassin grenoblois encouragé par l’investissement public interroge vivement les Verts, d’autant plus que la crise économique atteint de plein fouet le secteur de la microélectronique.


Du bon usage des fonds publics ?


650 millions d’€ d’argent public seraient mobilisés pour une nouvelle alliance entre ST Microelectronics, IBM et le CEA-Leti [5] afin de créer 660 emplois directs à terme en 2012, soit presque 1 M€ par emploi. L’accord commercial entre les IBM et ST restera à la discrétion des deux entreprises. Les collectivités locales tablent sur un retour au travers de la taxe professionnelle car certaines ont beaucoup de mal à boucler leur budget. Elles n’ont pas à faire de tels cadeaux à des multinationales.


A l’heure de la crise écologique et sociale, les collectivités ne devraient-elles pas utiliser l’argent public dans des secteurs qui assurent un développement soutenable de nos territoires grâce à des créations d’emplois non délocalisables ?

De l’aménagement du territoire et des usages ne dégradant pas l’environnement ?


Afin de s’assurer de la pérennité à 5 ans ( !), de telles activités un engagement de production [6] sera pris avec quelques bonnes pratiques : recyclage de l’eau, utilisation d’énergie renouvelable. Celles-ci ne sont que des déclarations d’intention qui n’auront pas de conséquences en cas de non respect. Sous la pression des écologistes, une clause de « revoyure à mi-parcours » a été actée, mais les collectivités locales ne pourront pas baisser leur participation.


Nous n’oublions pas que le site de Crolles a recherché un doublement de sa capacité d’adduction d’eau et que les réponses apportées par les collectivités l’ont été en dépit du bon sens. Les écologistes ont heureusement pu stopper le projet de doublement des canalisations lors de l’enquête publique. Nous resterons vigilants pour la suite.


Nous n’oublions pas non plus la forte pression foncière entraînée par ce type de développement économique sur la vallée du Grésivaudan. Là aussi, nous resterons vigilants pour limiter le phénomène de "mitage" péri-urbain qui a déjà fortement atteint ce territoire.


Des activités durables assurant un développement équilibré et désirable du territoire ?


28 000 personnes en Rhône Alpes dépendent de cette filière micro et nanotechnologique avec des emplois plutôt très qualifiés. La sous-traitance est très présente avec des règles de sécurité, en particulier en matière de santé environnement, et de réglementation sociale qui sont sujettes à caution.


Depuis le 14 janvier, des périodes de chômage technique sont annoncées sur le site de ST Microelectronics. Comment penser sérieusement que les emplois prévus par la convention seront créés ? La crise n’est d’ailleurs pas seule en cause. C’est la pérennité de cette filière en Europe qui pose question face aux énormes investissements asiatiques et Nord-Américains. Et ce ne sont pas les collectivités locales qui peuvent peser sur les stratégies mondiales à ce niveau.


L’industrie électronique et numérique a permis les sauts technologiques du télétravail diminuant les déplacements, des constructions de logements à basse consommation réduisant la pollution et les charges...Mais les limites de la physique non-quantique se rapprochent et d’autres problèmes surgissent.


Mais l’Isère c’est aussi potentiellement du tourisme voire de l’éco-tourisme, la filière bois ("énergie" et construction), l’agriculture de qualité et de proximité...C’est aussi de très nombreux besoins dans les aides à la personne et dans la santé et le social qui devraient être la priorité des politiques publiques locales. Autant de secteurs en plein développement avec des emplois non délocalisables qui permettraient aux collectivités de préparer un avenir vivable pour tous.


Les Verts, loin de se détacher des questions économiques, là où ils sont élus, travaillent à la conversion écologique et à la relocalisation de l’économie pourvoyeuses d’emplois locaux et durables.


Seule une approche globale, diversifiée et soutenable assurera le maintien et le développement local du bassin grenoblois.


Olivier Bertrand ; élu à Grenoble et au Conseil Général

Vincent Gay ; élu à Crolles
Béatrice Janiaud ; élue au Conseil Régional, membre de la commission Enseignement Sup et Recherche du CRRA et des Verts

Marie-Odile Novelli ; élue à Meylan et au Conseil régional Vice-présidente déléguée aux solidarités, à la politique de la ville et au logement

___________

[1] vote de la convention : Conseil général de l’Isère 19/20 janvier ; Région Rhône Alpes 29 janvier 2009

[2] Plus de 450 millions d’€ d’aides publiques pour Crolles 2 ( 2002-2007)

[3] vote de la convention : Conseil général de l’Isère 19/20 janvier ; Région Rhône Alpes 29 janvier 2009

[4] Plus de 450 millions d’€ d’aides publiques pour Crolles 2 ( 2002-2007)

[5] Convention Etat/Collectivités/CEA-LETI/ST Microelectronics et accord commercial ST/IBM.

[6] en 2012, 4 500 voire 7 000 plaques de 300 mm gravées à 48 nm par semaine, alors que Taïwan a déjà la possibilité d’en graver 60 000 actuellement.