Avant la trève estivale qui débute, durant laquelle je vais notamment gouter à nouveau les ballades et "via ferrata" des Hautes Alpes...


J’ ai vu "Valse avec Bachir", un film audacieux, sombre, novateur...

Valse avec Bachir, un film de Ary Folman
ou la quète du souvenir perdu, mise en scène d’une psychanalyse collective

Cela démarre comme un dessin animé fantastique pour enfants : une horde de chiens noirs, aux yeux jaunes, aussi puissants que des lynx, envahissent les rues d’une ville sombre et glauque, au ciel jauni, qui semble leur appartenir.
Puis la meute s’immobilise devant un immeuble. En haut, à une fenêtre, un homme effrayé...
Rapidement, l’énigme se lève : cette scène est en fait un cauchemar récurrent qu’effectue Ari , ancien militaire "appelé" lors de la première guerre d’Israël contre le Liban, où il avait la mission de tuer tous les chiens susceptibles d’aboyer et de faire réperer les militaires à leur entrée dans une nouvelle ville.
Mais quelles sont les causes de ce cauchemar ? Comment se fait - il que Ari ne se souvienne de rien, ou pas grand chose, d’une époque marquée pourtant par les massacres de Sabra et Chatilla ?

Il ira alors à la recherche de son passé, pour tenter de comprendre les origines de ces trous de mémoire, les évènements qu’il désire ne pas voir, mais que peut-être ausi, tout son peuple refoule comme lui...

On quitte très rapidement le registre du dessin animé fantastique pour être plongé dans le film d’animation psycho-historique.. jusqu’à faire coïncider le fantasme et la réalité.

Le film comme outil -artistique- d’émergence, à la conscience, du refoulé..
Du refoulé politique.

Audacieux, sombre, novateur. Et efficace.

M.O.-N