Oser être Vert

, par  Marie-Odile NOVELLI , popularité : 0%

Les Verts restent le seul parti à porter une vision sociale et environnementale cohérente au niveau de la planète...Mais être Vert dans notre monde, reste une forme d’ascèse.

Les Verts restent le seul parti à porter une vision cohérente au niveau de la planète, à promouvoir un modèle vraiment alternatif de développement...

Il est des temps plus ou moins difficiles, lorsque l’on est écologiste.
Chaque semi échec ou semi succès éléctoral nous interroge certes sur nous mêmes (mais les Verts n’ont que trop tendance à s’autocritiquer), mais aussi nous rend pessimiste sur la capacité de l’homme à éviter le pire : famines, afflux de réfugiés , surpopulations et violences à venir sont le spèctre qui hante les plus conscients d’entre nous...S’il y a une chose dont je sais cependant gré aux Verts, c’est leur capacité à prendre en compte la planète entière dans leurs réflexions et projets.

Depuis que je suis chez les Verts, c’est à dire depuis plus de 17 ans, j’ ai entendu les militants européens comme les militantes africaines se soucier de l’autosuffisance alimentaire des peuples du monde , de la qualité de l’eau de la planète ; de l’éducation de tous ; du respect des écosytèmes... Je les ai entendu mettre en question notre mode de developpement, qu’il s’agisse de l’hyperconsommation gaspilleuse et polluante , inéquitable et vide de sens, ou des productions techno-bio- chimiques imprudentes . Refuser les agrocarburants qui polluent et prennent la place des cultures vivrières. .. Je les ai entendu dénoncer nos modes d’urbanisation ainsi que la compétition à outrance qui détruit la qualité de vie.
Et dans le même temps affirmer fortement la necessité de faire acceder les femmes et les peuples de la terre à un développement qui seul permettrait de lutter contre la faim, et la surpopulation !
Ce discours critique était assorti de la promotion d’une nouvelle forme de developpement, un developpement soutenable pour la planète donc pour les humains qui l’habitent. Il pouvait être tenu aussi bien par les militantes africaines que par les européens. Cela me réjouissait, m’émerveillait parfois !
Il était plus simple, il est vrai, de faire entendre cette musique il y a vingt ans qu’aujourd’hui.
Nous étions moins éloignés d’une époque , l’après guerre, qui avait connu la frugalité. Moins éloignés des utopies de 68 qui avaient non pas induit la débauche de consommation ou d’argent et l’immoralité, comme le disait scandaleusement la "plume" de Sarkozy l’an dernier, mais la mise en question profonde de la société de consommation et de compétition.
Lorsque l’on regarde l’évolution de la courbe des émissions de gaz à effets de serre, on note qu’elle prend son essor dans les années 50- 60, pour évoluer brutalement ensuite. La révolte de 68 sonnait encore comme un sursaut de fraicheur contre les héresies de nos modes de production et de consommation, un sain réflexe. La sobriété s’accompagnait alors aussi d’une soif intellectuelle : comprendre le sens de l’histoire- et d’une revendication d’ un droit à l’amour.Elle n’était pas triste !

Cette vision "globale" qui voulait considerer la planète , la biosphère et les humains qui l’habitent dans leur ensemble était déjà la nôtre , et c’est peut être pour cela qu’elle s’est usée... Le contexte, aussi, a changé.
Pourtant, les Verts restent le seul parti à porter une vision cohérente au niveau de la planète , impliquant tous ses habitants, et à prendre en compte les impacts environnementaux des choix de vie et de developpement. Il restent les seuls à promouvoir un modèle alternatif de développement.

Malgré les difficultés, je suis dans le fond encore fière d’oser être Verte, de ne pas renier des engagements d’idées et de projets au bénefice d’avantages électoraux à court terme.

Mais je crois que nous devons impérativement oeuvrer dans deux directions : oser affirmer fortement notre projet et les valeurs qui le fondent, et renforcer notre cohésion interne pour le promouvoir... C’est notre devoir de parti. Les partis ont une fonction, un rôle , c’est à dire des devoirs, à assumer.
Et qu’avons nous à perdre ? Notre liberté et nos convictions sont notre bien le plus précieux.
Si tel n’était pas le cas, nous serions sans doute au PS, ou à L’UMP !

MO.N