Schéma Régional des services de transports Avril 08

, par  Marie-Odile NOVELLI , popularité : 0%

Schéma Régional des services de transports rhone alpes (Interventions de Benoît Leclair et Jean-Charles Kohlhaas)


SESSION PLÉNIÈRE DU CONSEIL RÉGIONAL RHÔNE-ALPES

Interventions de Benoît Leclair et Jean-Charles Kohlhaas
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Schéma Régional des services de transports rhone alpes

Benoît Leclair

M. le président, Mesdames, Messieurs,

Le schéma qui est présenté marque un tournant dans la manière de penser et organiser le transport :
Soit à la façon du CESR et d’autres regrettant l’absence d’un volet infrastructures où infrastructures veut dire route
Soit celui des citoyens, qui ne sont pas scandalisés de l’absence des infrastructures et n’ont surtout rien dit sur la route, l’enjeu étant plutôt pour eux de limiter l’impact de la route.
Le principe de réalité n’est pas, lorsqu’on est malade, de prendre des médicaments pour rester malade mais bien de se soigner.
Notre intervention reviendra sur deux enjeux principaux :
Le premier enjeu découle du choix de traiter du service rendus plutôt que des infrastructures bien sûr mais aussi de partir des lieux d’habitation et d’activité et donc de traiter en priorité les deux bouts de la chaîne de transports : les déplacements de proximité, autrement qu’en voiture.
Il q’agit de l’implication des moyens de transports sur l’urbanisme et inversement, dans le souci que les moyens de transports n’alimente pas les délocalisations d’activités et d’habitat (périurbanisation) mais de répondre aux besoins existants.
Un point non cité encore : la relocalisation de l’économie. C’est un VRAI débat difficile qui est posé clairement dans ce document. Bernard Soulage a parlé de développer la mobilité utile.

Le SRST n’est pas aujourd’hui en matière d’urbanisme prescriptif sur les Schémas de COhérence Territoriaux. Cependant la concertation très large qui a permis l’élaboration de ce schéma contribue à lui donner plus de force.
Le deuxième enjeu concerne le besoin absolu d’une meilleure coordination.
Coordination des différents modes en tenant compte de l’enjeu chaque jour plus pressant du changement climatique et donc en favorisant l’intermodalité entre transports collectifs et modes doux, de la marche à pied au TGV, sans la route.
Mais aussi une meilleure coordination des décisions, c’est le rôle des Autorités Organisatrices de Transports.

Jean-Charles Kohlhaas

En introduction, je souhaite dire ma satisfaction pour les propos que j’ai entendu, dans la bouche des citoyens, de certains élus et de B. Soulage, en particulier sur le réchauffement climatique, l’empreinte écologique, la nécessaire prise de conscience… Il y a deux ans, nous étions ici même en débat sur la politique des transports dans la vallée du Rhône. Mon intervention sur ces thèmes avait trouvé peu d’échos. Quel chemin parcouru en deux ans. Nous pouvons donc être optimiste et espérer que ceux qui viennent de s’exprimer, niant ces évidences, progresseront dans un délai plus ou moins long…

Comme l’a très bien dit Benoit LECLERC, ce S.R.S.T. est l’aboutissement d’un travail collaboratif, associant de nombreux partenaires, auquel nous avons largement participé. Il se conclu par un document riche et complet, affirmant la politique de la Région pour les années et décennies à venir, répondant ainsi aux enjeux économiques, sociaux et écologiques, locaux et globaux et aussi et surtout aux préoccupations et attentes de l’immense majorité de nos concitoyens.

S’il est essentiel que nous affirmions, par ce document global, notre volonté politique en matière de transports, il est encore plus primordial que nous avancions dans sa mise en œuvre. En effet, c’est bien sur les traductions concrètes de notre volonté, que nous sommes attendus et que nous serons jugés.

Nous soulignons dans ce document, en particulier, nos volontés en matière :

- de développement et de cohérence de l’intermodalité,
- de tarification multimodale zonale unique,
- de mutualisation des recettes et d’élargissement de leurs zones de prélèvement,
- de la nécessaire évolution de la loi pour permettre une A.O.T. unique par bassin de vie et en attendant, de la création de syndicats mixtes permis par la loi S.R.U.,
- ainsi que de nombreux outils de développement de l’offre de transports collectifs dans la Région.

Ces volontés affirmées sont nécessaires à la révolution culturelle du report modal massif que nous appelons de nos vœux.

Mais, où en sommes-nous de la traduction concrète de ces objectifs ? Comment avançons-nous avec nos partenaires et en particulier avec ceux qui, ne soyons pas naïfs, freinent tant qu’ils peuvent, pour ralentir voire empêcher la réalisation des objectifs de la région ?

La R.U.L. n’est pas le seul bassin de vie de la Région, mais elle est le plus important. Dans celle-ci, le SYTRAL joue un rôle majeur. A la lumière des enjeux, ce syndicat n’est plus pertinent, en matière de territoire, de compétences et de moyens. Pourtant, il continue de mener une politique contraire aux objectifs affichés dans notre S.R.S.T. :

- Projets d’infrastructures dont le rapport coût-efficacité est très négatif, comme le métro à Oullins…
- Report aux calendes de projets de lignes fortes…
- Tarifs d’abonnement les plus élevés de France…
- Freins aux projets inter collectivités comme le Trévoux-Sathonay-Lyon…
- Blocage des projets Région comme St. Paul – Part-Dieu…
- Refus de projets innovants comme le transport par câble ou le tram-train du sud ouest lyonnais, en menant des études d’opportunité à charge
- Volonté d’extension de son périmètre sur des secteurs où nous sommes, avec le département du Rhône, en charge des lignes fortes, où nous investissons des dizaines de millions d’euro et où son souhait est bien d’encaisser le Versement Transport, avant les évolutions que nous appelons de nos vœux dans ce schéma…
- …
J’arrête cette énumération qui pourrait nous emmener au-delà des horaires raisonnables de cette session.
E. Faure aurait dit : "l’immobilisme est en marche et rien ne pourra l’arrêter !"

Il nous apparaît donc urgent, pour que ce S.R.S.T. ne se limite à un document de bonne volonté, d’organiser un large débat, avec toutes les collectivités concernées, en toute transparence et en appliquant les valeurs de la Région, clairement rappelées par la production très intéressante de l’atelier citoyen. Ce débat devra, s’affranchir des intérêts personnels et des potentats locaux, en toute objectivité, pour aboutir à la mise en œuvre des solutions attendues par des centaines de milliers de Rhône-alpins.

J’ai entendu l’optimisme de B. Soulage. J’espère qu’il a raison, même si vous l’avez compris, je garde quelques doutes.
Je conclurai en citant la dernière phrase de son intervention : « Il n’y a pas de bon projet, sans mise en œuvre », alors allons-y !