Logement social agglo grenobloise : communes en retard

, par  Marie-Odile NOVELLI , popularité : 0%

DANS LA REGION GRENOBLOISE, 16 COMMUNES NE REMPLISSENT PAS LEURS OBLIGATIONS OU ENGAGEMENTS DE LOGEMENT SOCIAL. PARMI ELLES, 6 SONT PLUS PARTICULIEREMENT DEFICITAIRES.

I. Dans la région Grenobloise, 6 communes ne remplissent particulièrement pas leurs obligations pour compenser leur retard en matière de logement social :

Meylan, Saint-Egrève, Seyssinet , Corenc, Biviers et Saint-Nazaire-les-Eymes.
Ce sont des communes de droite (St Nazaire étant peu pressée de s’afficher).

Meylan devait s’engager à réaliser (engager ) 104 logements sociaux sur la période 2001-2004 : elle n’en a engagés que 40. Il faut dire qu’une des premières décisions de la municipalité en 2001 avait été d’arrêter le projet d’une cinquantaine de logements sociaux sur le terrain du diocèse (j’étais en charge de ce dossier jusqu’en Mars 2001, je le connais bien).
Un des artifice avait été de faire peur, et d’essayer de réveiller les égoïsmes : on ne construit plus des tours et des barres depuis longtemps, on ne réalise plus des unités de 1000 logements mais de moins de 50 la plupart du temps, et le logement est devenu absolument indispensable aujourd’hui. Mais "on" a fait croire contre toute logique que nous massacrerions le paysage à grand coup d’urbanisation démesurée pour faire venir des immigrés. Le résultat est qu’ il n’y a plus de logement accessible, et que les jeunes doivent quitter la région... Nous vivons une telle crise du logement que seuls les plus riches peuvent se loger dans la région urbaine aujourd’hui. 70% des Français, (voire 80% avec les modifications votées par l’ UMP qui a relevé le plafond d’accès aux HLM) ont des revenus qui leur permettraient d’accéder au logement social .
Les logements réalisés sous notre mandat et sous mon impulsion on été particulièrement soignés, de qualité environnementale élevée, économes en énergie. Plus enviés et recherchés souvent que les logements privés !.

Saint-Egrève pour sa part n’a réalisé que 13 logements sur 66 attendus,

Seyssinet 5 seulement sur 117 attendus,

Bivier, Corenc et St Nazaire zéro chacun,
Bivier devant en engager 26 et Corenc 27, et St Nazaire 23.

II. Les autres communes en retard dans l’application de leur plan de rattrapage sont  :

le Fontanil, commune moyenne qui a un petit retard (12 logements réalisés sur 18 attendus)
Bresson (0 sur 8 attendus), Murianette (0 sur 7 attendus), Poisat (0 sur 8), Noyarey (0 sur 19 attendus), Varces (9 sur 25 attendus), La Pierre( 0 sur 4), Champ Pres Froges (0 sur 3) et Voreppe, cas à part, car la commune a son quota de 20% de logements mais en a plus vendu que prevu.
A part Voreppe, commune de taille moyenne bon élève, et Le fontanil, dont le retard proportionnel reste assez faible, toutes ces dernières petites communes ont un taux de logement social très insuffisant voire nul.
Ce sont de petites communes, soumises à la loi SRU car situées dans une aire urbaine. D’autres (ex Bernin) échappent à la loi car la distance de l’aire urbaine (zone non construite entre deux maisons) est supérieure à la limite fixée par la loi SRU (100 m). Cette limite est arbitraire, comme tout seuil, et les questions de distance ou de taille des communes assujetties à la loi SRU devraient être revues si l’on voulait avoir un peu d’efficacité car de fait, en Rhône-Alpes, seule une minorité de communes sont aujourd’hui assujetties à la loi SRU.

Alors que la France compte 9 Millions de mal logés*, la région Rhône-Alpes, qui a augmenté depuis un an de 60% le montant de ses aides au logement social, a décidé de conditionner ses aides régionales facultatives** au respect par les communes de l’ obligation d’avoir 20 % de logements sociaux (en application de l’Article 55 de la loi SRU).
Cette proposition fait partie des 21 mesures à destination des quartiers en difficulté annoncées lundi 14 Décembre aux acteurs de la politique de la ville invités à la Région par le Président Queyranne et la vice Présidente chargée de la politique de la Ville et de l’ Habitat, Marie-Odile NOVELLI. (voir plus haut rubrique Conseil régional).

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* rapport 2005 de la Fondation Abbé Pierre
** notamment les aides territoriales (ex équipements sportifs ou culturels, immobilier d’entreprises..., les aides obligatoires d’intérêt général telles que les TER et Lycées étant maintenues).