A Lire, Les coulisses de la grande distribution !

, par  Marie-Odile NOVELLI , popularité : 0%

J’ai aimé "Les coulisses de la grande distribution" de Christian Jaquiau.Cet expert Comptable conseiller de la grande distribution ne peut se "résigner à voir cette machine infernale détruire notre économie sans que personne ne réagisse"


Les coulisses de la grande distribution de Christian Jaquiau .

( Albin Michel ) Prix Griffe Noire du meilleur essai 2000 ).

Livre utilement actualisé par ses conférences récentes notamment "supermercats nogracies" ( en 6 parties* voir en bas de page)



Cet expert-Comptable, conseillant des PME/PMI fournissant la grande distribution depuis de nombreuses années, ne peut se "résigner à voir cette machine infernale détruire notre économie sans que personne ne réagisse".

Et il enjoint fortement le citoyen à considérer qu’il a un pouvoir -et une responsabilité- exceptionnels en tant qu’acheteur.
On ne fait pas le lien (à tort) entre les lutte syndicales, par exemple, et la consommation.
"quand on va faire les courses, le citoyen reste à la maison c’est le consommateur qui part".

La France est le pays d’Europe qui compte le plus grand nombre d’hyper et de supermarchés par habitant. 1ere conséquence, les petits commerces ont disparu ou se sont raréfiés.
Ce qui est moins connu, c’est comment la grande distribution, qui était un système de distribution moderne et performant à l’origine, à dévié vers un système extrêmement pervers qui l’a conduit à séduire le consommateur en l’appauvrissant chaque jour davantage.

Pour contenir les prix et réaliser de confortables marges, les super et hypermarchés ont comprimé les revenus des agriculteurs et des industriels.
Il y a pire : comme les grands distributeurs sont en situation d’oligopole, Ils pratiquent sur les producteurs une sorte de" racket" (droit d’entrée) pour avoir l’honneur de figurer dans les rayons et gondoles...Cette spirale infernale a conduit à un appauvrissement de la qualité des produits que nous consommons. Manger sain devient alors un luxe.

Or, comme la grande distribution" capte" la richesse des gens (tout le monde achète en grande surface et que cette richesse n’est pas redistribuée en salaires et en richesse ( la situation s’aggrave : il y a de moins en moins de caissiers) , en réalité on s’appauvrit. Il faut des prix de plus en plus bas : on fait donc venir des tomates et haricots du sud, productions qui manqueront aux populations (cf les récentes émeutes de la faim).

La boucle est bouclée, le sud aussi perd ses moyens de vivre dignement.


En france, 8 millions de Français (voir le calcul de ce chiffe*) ont un revenu inférieur au seuil de pauvreté.**

Mais les militants sociaux, les militants humanitaires sont, comme le dit Christian Jacquiau, "schizo" :
ils défilent contre les atteintes à la protection sociale, mais se senent "irresponsables" face à l’acte de consommation.
Ne faisant pas le leien avec le fait que
la grande distribution a détruit le monde du commerce :
Sur 36 000 commune 18 000 n’ont plus de commerce de proximité.
A détruit la paysannerie, l’agriculture de proximité, équitable, soutenable.
A détruit , donc, l’alimentation saine de proximité.
A contribué à détruire les cultures vivrières et l’autosuffisance alimentaire des pays du Sud !
30 000 paysans disparaissent par an. Un couple toutes les 20 Mn !

C’est donc un choix de société. Et chacun d’entre nous peut être un acteur"politique".
Lorsque nous consommons, nous faisons un choix sur ce qui s’est passé en amont (l’emploi eventuel d’enfants, l’absence de droits sociaux, les dégats environnementaux etc ).
Le bio et l’équitable sont des labels,ne suffisent pas à garantir des choix "justes" : on est passé par exemple du commerce équitable au commerce de l’équitable, on l’a vidé de son contenu politique.
L’agriculture bio est aussi une démarche politique : elle comporte
un aspect environnemental (pas d’intrant chimique)
plus un volet social On peut consommer bio des produits qui viennet de chine !

Dans mon quartier, nous (différents acteurs dont des militants de l’union de quartier) avons mis en place une "Amap".***
La bonne nouvelle, c’est que ça n’est pas plus cher... Les fruits que nous achetons au producteur en train de passer au bio sont bien moins chers qu’à Carrefour ou aux Mousquetaires !
Et l’enjeu est bien de permettre à des agriculteurs de rester ou de s’installer en isère . Du reste, Le Conseil régional finance une grande partie de l’animation des "AMAP".

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* partie 1 : http://www.youtube.com/watch?v=f6LnjSZU78I&feature=related
partie 2 : http://www.youtube.com/watch?v=t_KIeC_wEE0&feature=related
partie 3 : http://www.youtube.com/watch?v=sOY8a2Pf8XU&feature=related
partie 4 : http://www.youtube.com/watch?v=Q7inhdhKWEo&feature=related
partie 5 : http://www.youtube.com/watch?v=Ekl2m4gFRwk&feature=related
partie 6 : http://www.youtube.com/watch?v=N17UlIFW_ys&feature=related

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***http://alliancepec.free.fr/Webamap/index.php

** *selon l’observatoire des inégalités, la France compte entre 4 et 8 millions de pauvres selon la définition adoptée...
http://www.inegalites.fr/index.php

L’état des lieux :

Selon la définition de la pauvreté utilisée (seuil à 50 % ou à 60 % du niveau de vie médian, voir en détails ci-dessous), la France comptait en 2006 entre 4,2 et 7,9 millions de personnes pauvres. La part de personnes pauvres est comprise entre 7,1 et 13,2 %.

Une frange considérable de la population manque de ressources. Il ne s’agit pas (dans la plupart des cas) de dénuement total, comparable à ce que l’on rencontre dans les pays les plus pauvres. Il n’empêche que des millions d’enfants, d’hommes et de femmes vivent à l’écart des normes de la société. Ils n’aspirent pas seulement à manger, mais à avoir un logement décent, à étudier ou à travailler, à se soigner... comme les autres. Cette pauvreté suscite l’indignation dans tous les milieux sociaux, mais elle est souvent déconnectée de la question des inégalités de façon générale.